Invitée par un ami pilote, j’ai eu la chance, voici quelques semaines, d’effectuer un vol au dessus de notre magnifique région en ULM (Ultra Léger Motorisé).
Partis de l’aérodrome de Laon-Chambry, nous avons survolé le canton de Marle sur Serre et puis le secteur de Sains-Richaumont et enfin la Thiérache.
Si certains ont encore des doutes quant à l’extraordinaire beauté de notre région, de nos territoires, de notre patrimoine, je les invite à effectuer un petit tour en avion ultra-léger, en autogire ou en paramoteur.
Effectuer un baptême sur l’un des ces engins à partir des aérodromes de Chambry ou de Roupy ne pose aucun problème et cela vous laissera, sans aucun doute, un souvenir inoubliable.
A quelques centaines de mètres d’altitude à peine, à moins de 100 km/h, vous pourrez découvrir tout à loisir, les châteaux, les fermes, les villages regroupés autour de leur église. Vous pourrez admirer les méandres de l’Oise, quelques péniches sur un canal, les moissonneuses batteuses dans un nuage de poussière, les boules de pailles posées sur un damier d’or et puis, encore, notre merveilleuse cathédrale…
Vu de là-haut, tout est tellement beau !
C’est sans aucun doute l’une des façons les plus extraordinaires de découvrir ou de redécouvrir notre environnement et de prendre la mesure de la beauté de ce qui nous entoure mais aussi, malheureusement, de la menace qui pèse sur nos paysages.
A 200 mètres d’altitude, le regard porte à des dizaines de kilomètres. J’ai ainsi pu évaluer l’impact de ces éoliennes immenses qui, de quelque côté que l’on se tourne, sont en train de coloniser la totalité de notre espace.
En quelques instants, j’en compte plus d’une centaine. Aujourd’hui, faute de vent, elles sont toutes à l’arrêt !
Comment traduire alors le sentiment qui m’envahit devant ce gâchis invraisemblable ?Sous nos ailes, ce sont 300 millions d’euros (200 milliards d’anciens francs), une somme tellement colossale, tellement extravagante, qu’elle dépasse l’entendement, 300 millions d’euros qui ont été dépensés pour produire … RIEN.
J’ai alors une pensée pour nos herbagers, nos artisans, nos entrepreneurs qui se démènent pour créer des emplois localement, de la richesse. Je pense à ces hommes, ces femmes qui se battent pour protéger cette terre qui est la nôtre, pour développer le tourisme, pour vivre au mieux dans un environnement préservé.
Combien d’usines, combien de centaines, de milliers d’emplois aurions-nous pu créer avec de telles sommes ? Comment justifier cela et quand allons-nous mettre un terme à ce scandale ?
Notre pays produit bien plus d’électricité qu’il n’en consomme et rien ne justifie l’installation de ces machines tellement coûteuses et qui produisent si peu tout en détruisant ces paysages que nous ont confié celles et ceux qui ont façonné nos territoires depuis des millénaires.
Un pilote me confiait récemment : «Vous savez, nous craignons les éoliennes. Non seulement, elles sont moches, mais elles sont aussi terriblement dangereuses pour tout ce qui vole».
Nous atterrissons. J’ai l’impression que le temps s’est figé. Je quitte un rêve. J’ai la tête pleine d’images plus belles les unes que les autres et je me sens plus déterminée que jamais.
Oui, je suis fière d’être Picarde, Thiérachienne et ce territoire vaut bien qu’on se batte pour le protéger.
NB : Une éolienne de 2Mw coûte 3 millions d’euros.
Isabelle