đŸ—Łïž RĂ©union d’échanges organisĂ©e par le DĂ©partement de l’Aisne autour de Nicolas Fricoteaux 📊

Nicolas Fricoteaux / Aisne
Nicolas Fricoteaux / Aisne

RĂ©union d’échanges organisĂ©e par le DĂ©partement.

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L’occasion de contextualiser auprĂšs de nos partenaires les difficultĂ©s budgĂ©taires auxquelles font face la plupart des dĂ©partements.

Dans l’Aisne, Nicolas Fricoteaux veut rassurer les maires sur les restrictions de budget

Le prĂ©sident du DĂ©partement Nicolas Fricoteaux a expliquĂ© aux maires du Laonnois les coupes budgĂ©taires que s’apprĂȘte Ă  vivre l’Aisne. Une mission accomplie avec succĂšs puisque malgrĂ© les restrictions annoncĂ©es, aucun Ă©lu n’a protestĂ©.

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Des discussions nécessaires pour se rassembler, se mobiliser et trouver des solutions pour nos territoires et les Axonais.

Public Sénat : rencontre avec Jean-François Husson, sénateur LR et rapporteur général de la commission des finances du Sénat.

Budget : dans l’Aisne, un dĂ©partement « trĂšs inquiet » face aux Ă©conomies imposĂ©es par le gouvernement

[REPORTAGE] ConfrontĂ©s Ă  la hausse des dĂ©penses sociales, comme le RSA, et Ă  la baisse de leurs recettes, les dĂ©partements sont pris en tenaille, au point de ne plus « y arriver ». Celui de l’Aisne fait partie de ceux les plus en difficultĂ©s. Il va couper certaines aides aux associations, dans le sport ou la culture. Le sĂ©nateur LR Jean-François Husson, rapporteur du budget du SĂ©nat, a passĂ© la journĂ©e Ă  Laon, la prĂ©fecture. S’il est prĂȘt Ă  « revoir la copie » du gouvernement pour rĂ©partir l’effort, il entend maintenir les 5 milliards d’euros d’économies, demandĂ©s aux collectivitĂ©s.

Pour se rendre Ă  l’hĂŽtel du conseil dĂ©partemental de l’Aisne, il faut entrer par la mĂȘme grille que pour la prĂ©fecture. JuchĂ© derriĂšre les remparts du XIIe siĂšcle, qui ceinturent le cƓur historique de la ville haute de Laon, le « plateau Â», comme l’appellent les habitants de cette commune de l’ancienne Picardie, l’hĂŽtel dĂ©partemental a pour voisin direct le reprĂ©sentant de l’Etat. Un Etat qui demande beaucoup aux collectivitĂ©s dans ce budget 2025 de tous les dangers : 5 milliards d’euros.

Dans ce rĂ©gime (presque) au pain sec et Ă  l’eau, les dĂ©partements, comme les autres collectivitĂ©s, font grise mine. Surtout ceux qui ont dĂ©jĂ  le couteau sous la gorge. C’est le cas de l’Aisne, justement. En cette matinĂ©e d’automne, c’est la soupe Ă  la grimace.

Cette terre qui a connu la guerre – le Chemin des Dames est quelques kilomĂštres plus au sud – cumule aujourd’hui les difficultĂ©s sociales : prĂšs de 11 % de la population est au chĂŽmage, soit plus de 3 points au-dessus de la moyenne nationale ; le taux de pauvretĂ© est de 18,8 %, le taux d’illettrisme de 13 %, contre 7 % en France. Pour les dĂ©partements, qui ont la charge du social, c’est aussi un poids financier.

C’est pourquoi le sĂ©nateur LR Jean-François Husson, rapporteur gĂ©nĂ©ral de la commission des finances du SĂ©nat, passe la journĂ©e, ce mardi 15 octobre, derriĂšre les murs de la « Montagne couronnĂ©e ». C’est le surnom de Laon, ville de 24.000 habitants bĂątie sur une butte tĂ©moin. Au chevet des dĂ©partements, le sĂ©nateur s’est dĂ©jĂ  dĂ©placĂ© en Gironde, avant de voir bientĂŽt les prĂ©sidents rĂ©unis des Vosges, de Meurthe-et-Moselle et de Moselle.

« Temps d’échange un peu prolongĂ© sur le terrain Â»

Pas le temps de faire du tourisme. ArrivĂ© un peu en retard pour cause de rĂ©union au petit matin, pendant une heure, avec le PrĂ©sident du SĂ©nat, GĂ©rard Larcher, en vue de l’arrivĂ©e du projet de loi de finances (PLF), le sĂ©nateur de la Meurthe-et-Moselle rentre tout de suite dans le dur, Ă  peine accueilli par le prĂ©sident (divers centre) du dĂ©partement, Nicolas Fricoteaux.

« Rien ne remplace le temps d’échange un peu prolongĂ© sur le terrain Â», lance Jean-François Husson. Il n’est plus dans l’opposition, mais soutient aujourd’hui le premier ministre Michel Barnier, un LR, comme lui Ă  l’origine. Alors Jean-François Husson porte son discours sur « l’effort collectif Â», y compris pour les collectivitĂ©s, dont les sĂ©nateurs sont pourtant toujours les premiers dĂ©fenseurs. Mais face au dĂ©ficit qui se creuse, il s’agit de « voir ce que les dĂ©partements peuvent Ă©ventuellement apporter au redressement des comptes Â», mais en adaptant, selon les cas. « D’emblĂ©e, tout le monde va vous dire non Â», sourit Nicolas Fricoteaux.

« L’effet ciseau nous a tuĂ© en 2023, ça va nous tuer en 2024 Â»

Jean-François Husson connaĂźt bien la problĂ©matique, qu’il rĂ©sume : « Il y a un effondrement des ressources. Mais l’Aisne reste trĂšs impactĂ© par l’envolĂ©e des dĂ©penses sociales Â». En mĂȘme temps, « on n’a crĂ©Ă© aucune ressource nouvelle dynamique et on ne rĂ©duit pas les dĂ©penses publiques. C’est le grand dĂ©ni qui nous conduit dans une situation de porte Ă  faux Â», dĂ©nonce le sĂ©nateur du groupe LR.

C’est le fameux « effet ciseau Â». « Cet effet ciseau, ça nous a tuĂ© en 2023, ça va nous tuer en 2024 Â», lance Nicolas Fricoteaux, graphiques Ă  l’appui. Il peste contre les mesures annoncĂ©es : « Quand j’entends le gouvernement dire que la dynamique de la TVA sera gelĂ©e l’an prochain, c’est un coup de massue direct Â». Un coup de massue qui coĂ»te 5 millions d’euros au dĂ©partement. Si le gouvernement a dĂ©jĂ  prĂ©vu d’épargner les collectivitĂ©s les plus en difficultĂ© d’une partie de l’effort, elles n’y couperont pas. Le dĂ©partement de l’Aisne chiffre au total cette baisse des recettes Ă  prĂšs de 10 millions d’euros en 2025. Ce qui s’ajoute aux baisses successives de la dotation globale de fonctionnement (DGF) depuis 2014, soit 205 millions d’euros en cumulĂ©s. Elle devrait rester stable l’an prochain, mais sans prise en compte de l’inflation, ce qui revient Ă  un recul.

« Je fais le tour des territoires pour dire, “ne comptez pas trop sur nous” »

Les dĂ©penses sociales se cumulent, entre APA (allocation personnalisĂ©e d’autonomie, + 12 millions de dĂ©penses en 2022 par rapport Ă  la moyenne), PCH (prestation de compensation du handicap) et RSA (+ 28 millions en 2022), qui est Ă  la charge des dĂ©partements. Il reprĂ©sente un coĂ»t de 113 millions d’euros pour l’Aisne, avec 15.800 bĂ©nĂ©ficiaires, compensĂ© Ă  hauteur de 40 % par l’Etat. « L’aide sociale Ă  l’enfance pĂšse beaucoup aussi. On a pris 20 millions quasiment en deux ans, c’est une catastrophe Â», alerte le prĂ©sident de l’exĂ©cutif dĂ©partemental. Au total, le social reprĂ©sente 75 % des dĂ©penses du dĂ©partement.

ConsĂ©quence de cette situation financiĂšre : le dĂ©partement va couper dans ses aides dans le sport, la culture, les associations et bien sĂ»r les communes. « Je fais le tour des territoires pour dire, “ne comptez pas trop sur nous”. PrĂ©voyez un budget sans notre participation », prĂ©vient Nicolas Fricoteaux. « Le pire, ce sera les associations », rebondit la sĂ©natrice LR de l’Aisne, Pascale Gruny, prĂ©sente Ă©galement. « Il y a 650 associations Ă  Saint Quentin par exemple. LĂ , ça touche vraiment la population. Et aprĂšs, ça se traduit par de la colĂšre dans les urnes, Ă  l’extrĂȘme droite », ajoute celle qui est aussi conseillĂšre dĂ©partementale. « On est le dĂ©partement oĂč le RN fait ses plus gros scores, lors des Ă©lections », rappelle Nicolas Fricoteaux, Ă  la tĂȘte du dĂ©partement depuis 2015.

« Comment faire pour rĂ©parer le toit du collĂšge ou remettre un coup de goudron ? Â»

Autre difficultĂ© : les DMTO, les droits de mutation Ă  titre onĂ©reux, plus connus sous le nom de « frais de notaires Â», lors d’une transaction immobiliĂšre. Ils ont partout chutĂ©, avec le retournement du marchĂ© de l’immobilier. L’impact en volume peut ĂȘtre trĂšs fort dans les dĂ©partements plus riches et dynamiques. Dans l’Aisne, qui attire peu et oĂč les ventes sont plus faibles et difficiles, l’impact ne se fait pas moins sentir. L’Aisne est le troisiĂšme dĂ©partement avec le niveau de DMTO le plus faible, par habitant.

Pour ne rien arranger, l’Aisne est confrontĂ© aussi Ă  une forte dette, de 515 millions d’euros. Si elle est stable depuis plusieurs annĂ©es, elle s’était envolĂ©e entre 2007 et 2015, entre « les problĂšmes de financement du RSA et un plan collĂšge ambitieux Â». Se sont ajoutĂ©s des emprunts toxiques. RĂ©sultat, « quand vous n’avez pas d’épargne brute, comment faire pour rĂ©parer le toit du collĂšge ou remettre un coup de goudron ? Â» demande l’ancien maire de Rozoy-sur-Serre, qui ajoute :

  C’est la rĂ©alitĂ© de terrain, pas la rĂ©alitĂ© arithmĂ©tique de l’ENA. 

Nicolas Fricoteaux, prĂ©sident du dĂ©partement de l’Aisne.

S’il ne baisse pas les bras, on sent le prĂ©sident du dĂ©partement pris en tenaille. « Si un fonds de pĂ©rĂ©quation (systĂšme pour que les dĂ©partements les plus riches aident les plus pauvres, ndlr) arrive, mais si on perd la dynamique de la TVA, c’est un jeu Ă  somme nulle. On n’y arrive pas, nous Â», lĂąche l’élu local, qui se dit « trĂšs inquiet Â».

« On nous fait les poches en permanence Â», dĂ©nonce NoĂ«l Bourgeois, prĂ©sident des Ardennes

Variation sur le mĂȘme thĂšme, ensuite, lors d’un dĂ©jeuner de travail. Le prĂ©sident du dĂ©partement voisin des Ardennes, NoĂ«l Bourgeois (LR), est prĂ©sent, comme le prĂ©fet, Thomas Campeaux. « Vous avez une concentration de causes perdues Â», sourit Nicolas Fricoteaux. « On nous fait les poches en permanence Â», dĂ©nonce son homologue ardennais, « on est Ă  l’os Â». « En 2025, on va y arriver encore, mais en 2026, on ne saura plus Ă©quilibrer notre budget Â», prĂ©vient NoĂ«l Bourgeois, alors que les collectivitĂ©s ont obligation de prĂ©senter un budget Ă  l’équilibre. Pour marquer le coup, l’Aisne a carrĂ©ment mis dans son budget un prĂȘt fictif de l’Etat, pour alerter. Nicolas Fricoteaux a pu ĂȘtre ensuite reçu par les conseillers de l’ElysĂ©e et de Matignon.

Autour de la table, la parole tourne et le dĂ©jeuner s’anime. « Est-ce qu’il est normal de manquer de place comme ça pour les enfants en situation de handicap ? Comme dĂ©partement, on n’a pas les moyens d’augmenter les places. Et ça veut dire que des enfants ne sont pas scolarisĂ©s Â», dĂ©nonce Anne Maricot, vice-prĂ©sidente (divers gauche) du dĂ©partement, chargĂ©e de l’autonomie, le plus gros budget du dĂ©partement, avec 204 millions d’euros. Le dĂ©partement doit aussi supporter la revalorisation du smic sur l’inflation, qui arrive dĂšs novembre, au lieu de janvier, comme annoncĂ© par Michel Barnier. « Sur les 740 assistantes familiales, c’est 700.000 euros Â», lĂąche Isabelle Letrillart, vice-prĂ©sidente (divers droite) Ă  l’insertion, le retour Ă  l’emploi et la famille.

« On arrive au bout d’un systĂšme Â»

Pour NoĂ«l Bourgeois, « si rien ne change, je ne donne pas cher de notre peau Â». Un constat partagĂ© par le prĂ©fet. « Ă‡a repose la question de la dĂ©centralisation Â», telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, « avant les collectivitĂ©s avaient des recettes et elles votaient le taux. On arrive au bout d’un systĂšme Â» soutient Thomas Campeaux.

C’est la question d’une remise Ă  plat, avec Ă  la clef la question sensible du retour d’un nouvel impĂŽt local, dont les collectivitĂ©s ne bĂ©nĂ©ficient plus depuis la suppression de la taxe d’habitation. « Depuis 2 ans, GĂ©rard Larcher dit qu’il faut remettre un impĂŽt rĂ©sidentiel Â», rappelait quelques minutes plus tĂŽt Jean-François Husson lors de son entretien avec le prĂ©sident du dĂ©partement. « Le prĂ©sident de la RĂ©publique m’a dit, lors d’un Ă©change, qu’on pourrait peut-ĂȘtre augmenter le taux des DMTO Â», confie Nicolas Fricoteaux, avant d’ajouter aussitĂŽt : « Mais avec ça, tu ne rĂšgles rien Â». « C’est un emplĂątrage sur une jambe de bois Â», confirme le sĂ©nateur LR. Selon nos informations, il s’agit pourtant bien d’une piste de « rĂ©flexion Â», au sein du gouvernement, pour ce budget 2025. Mais rien n’est arbitrĂ©.

L’aprĂšs-midi, direction la ville basse, 120 mĂštres d’altitude plus bas, dans le quartier de Laneuville, oĂč siĂšgent les diffĂ©rents services sociaux du dĂ©partement. Les « VP Â», accompagnĂ©s des directeurs de services, refont un point dĂ©taillĂ©. Le message est le mĂȘme. Isabelle Letrillart insiste sur « la misĂšre matĂ©rielle, la misĂšre Ă©ducative Â» au sein de la population, « avec des familles qui souffrent Â», et auquel le dĂ©partement doit faire face. Rien qu’une place en famille d’accueil pour un enfant, « c’est 60.000 euros par an Â», ajoute l’élue locale.

« On va essayer de faire peut-ĂȘtre pas de la dentelle, mais de la couture de prĂ©cision Â», avance Jean-François Husson

Un retour du terrain qui devrait inspirer les propositions de la majoritĂ© sĂ©natoriale, lors de l’examen du budget. Nicolas Fricoteaux ne nie pas l’effort nĂ©cessaire, mais « chacun doit le faire en fonction de ses moyens. Il y a besoin d’une Ă©quitĂ© de traitement, dans cet effort collectif. Tout le monde ne peut pas ĂȘtre dans la mĂȘme situation Â», demande le prĂ©sident de l’Aisne.

S’il est « Ă  l’écoute Â», Jean-François Husson n’a pas encore les rĂ©ponses. « On va proposer une copie oĂč on aura toujours l’objectif de 5 millions d’euros d’économie pour les collectivitĂ©s, mais avec un autre ordonnancement, des solutions alternatives Â», avance le rapporteur du budget. « Lesquels ? Je n’en sais rien Â», dit-il. Tout juste avance-t-il l’idĂ©e « d’une annĂ©e blanche pour les dĂ©partements. Mais ça ne peut pas durer Ă©ternellement Â».

Il juge aussi que l’objectif d’une Ă©conomie de 800 millions d’euros sur le fonds de compensation pour la TVA (FCTVA), dont bĂ©nĂ©ficient les dĂ©partements, « n’est pas une mĂ©thode terrible Â». Jean-François Husson ajoute : « On va essayer de faire peut-ĂȘtre pas de la dentelle, mais de la couture de prĂ©cision. Un effort le mieux partagĂ© possible Â». Du cĂŽtĂ© de Matignon, le premier ministre Michel Barnier est en rĂ©alitĂ© prĂȘt Ă  accepter pour les dĂ©partements d’autres mesures, Ă  condition que l’effort global reste lĂ . « Entre l’AssemblĂ©e nationale et le SĂ©nat, on a 70 jours pour essayer de modifier la copie Â», conclut le rapporteur du budget. Mais les collectivitĂ©s sont prĂ©venues : ce ne sera pas open bar.

#Aisne#NicolasFricoteaux#territoire#Axonais#echange#budget

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