Pas une semaine ne passe sans qu’un nouveau projet éolien ne soit annoncé dans l’Aisne.
Les habitants de nos territoires, écœurés par ce que l’on inflige à leur environnement, s’exaspèrent. On sent monter la colère. Elle est palpable, évidente.
Nos « Sans dents » ont, plus que jamais, le sentiment d’être oubliés, abandonnés, méprisés par ceux qui étaient censés les défendre. Cette soit-disant « écologie » qu’on leur impose, ils ont bien compris que ce n’est qu’une vaste fumisterie, une imposture, un alibi pour justifier des dérives d’un système à bout de souffle, ravagé par la corruption et les accointances politiques.
Inutile et prédatrice, cette industrie prospère grâce à la naïveté des uns et la cupidité des autres. La logique comptable, implacable, s’est substituée à la morale et rien, ne semble-t-il, ne peut endiguer cette folie.
Que notre santé et celle de nos enfants se trouvent menacées ne semblent inquiéter personne. Ce qui compte, ce sont les rendements garantis pour les fonds de pension qui ont trouvé sur nos territoires ruraux un nouvel eldorado avec la complicité des calculateurs maniganceurs utiles qui sont toujours légions en pareil cas.
Qu’importe si nos cathédrales se trouvent aujourd’hui flanquées de ces horreurs, notre patrimoine n’a aucune valeur pour les affairistes.
Qu’importe si les efforts consentis par nos collectivités, nos entrepreneurs en faveur du tourisme se trouvent anéantis, ils ne font pas le poids.
Qu’importe si nos territoires ruraux sont devenus des espaces industriels, il y aura toujours des personnes peu avisées pour affirmer sans scrupule que c’est le prix à payer pour se débarrasser de l’atome.
Qu’importe si l’éolien fait flamber le prix des terres et suscite dans la profession agricole, déjà bien malmenée, des tensions énormes, les plus gros vont toucher le jackpot !
Alors que l’on se prépare à commémorer le centenaire du premier conflit mondial, comment ne pas éprouver un sentiment d’incompréhension et de dégoût quand j’apprends que de nouveaux projets se profilent à proximité des champs de bataille de 14-18 ? Après le cimetière militaire de Le Sourd/Lemé, Canton de Marle, voici que celui de la Désolation près de Guise se trouve à son tour menacé !
Voici quelques semaines, on annonçait le classement du premier à l’inventaire de l’Unesco. Certains se sont alors pris à espérer que cela suffirait à endiguer les projets et même, pourquoi pas, à annuler les permis déjà accordés.
Cependant, une simple consultation du site de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement) permet pourtant de constater qu’il est toujours prévu d’installer les machines à 600 mètres des sépultures.
Comme un symbole du mépris qu’on porte à cette terre chargée d’histoire, et à ses habitants, l’éolien accapare les horizons et les esprits ; Il pervertit tout et ne respecte rien, pas même ceux qui sont tombés en héros voici un siècle.
Isabelle
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