Ce dimanche 11 septembre, cérémonie annuelle du Souvenir du Maquis d’Erloy en Thiérache.
Son témoignage est précieux pour le souvenir.
André Cornu, 91 ans, ancien bijoutier à Guise, se souvient du Maquis d’Erloy auquel il a participé. Il a à son actif quelques actions dangereuses, notamment celle de rapatrier des armes. Il est l’un des derniers survivants avec un camarade à revenir sur les lieux du drame où furent tués des maquisards. Il raconte sa dernière mission en ce 30 août 1944.
« Suite à l’appel du général de Gaulle mobilisant tous les maquisards pour se rendre au combat, nous sommes partis de Guise à six heures du matin avec cinq camarades, tous des volontaires et conscients de rendre service au pays. La peur, on ne la connaissait pas. J’allais avoir 19 ans. La route, à travers les petits chemins et pâtures, pour se rendre à Erloy, semblait longue. Il fallait plus de 20 kilomètres pour s’y rendre. À tout moment on pouvait tomber sur des Allemands : être arrêtés, contrôlés, voire même fusillés. Une chance, le parcours s’est effectué sans embûche. »
Le point de ralliement était la ferme Holland. Mais le peu de précision qu’il leur fut donné, a laissé le petit groupe un peu hésitant à leur arrivée dans le village. D’autant plus que, dans le secteur, les Allemands étaient nombreux. Finalement le point stratégique situé sur le plateau d’Erloy fut atteint en toute discrétion.
Sur place, le groupe a reçu des armes et des munitions et fut contraint de se disperser. André Cornu se souvient d’avoir rencontré le commandant Lavigne, le responsable militaire du Maquis : « Un homme exceptionnel, un combattant exemplaire, prêt à en découdre avec l’ennemi, mais en évitant toute bavure ou excès. Son but : accomplir des missions d’accrochages sur les deux rives de l’Oise. »
Le jeune résistant se souvient d’une rafle importante survenue dans le village avec l’arrestation d’une trentaine d’otages par un groupe d’Allemands ayant la charge de faire sauter le pont d’Erloy, un des points stratégiques lors de leur repli. « Les Maquisards, venus en nombre, ont eu l’ordre de ne pas intervenir. Ainsi les otages furent libérés sains et saufs. Ce ne fut pas le cas des frères Delore, qui au terme d’une embuscade allemande, furent littéralement fauchés. Leurs corps gisaient à l’endroit de la stèle élevée à tous les combattants du Maquis d’Erloy. »
La ferme Holland, rasée après la guerre, fut le témoin de ce massacre que le comité du souvenir d’Erloy commémore chaque année.
N’oublions jamais !
“Je ne suis pas un petit soldat de plomb mais un grand homme dont c’est le cœur et le sang qui sont criblés de plomb”
Thiriet Maxime