Ce vendredi 2 septembre.
En représentation du Président du Conseil Département de l’Aisne & la Région des Hauts-de-France.
Messieurs les Maires,
Monsieur le Sous-Préfet,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs les porte-drapeaux et représentants d’associations patriotiques,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
C’est toujours avec une émotion intense que je vous retrouve en ce lieu, témoin de l’épisode le plus sombre de l’histoire de l’Aisne et de la Thiérache. Rien pourtant, dans ce beau village paisible, ne laissait présager toute l’horreur qui y trouverait place, un matin d’août 1944, et cela à quelques jours de la Libération.
Ce qui s’est passé ici, le 2 septembre 1944, appartient à l’une des pages les plus sombres de notre histoire. Une histoire qui n’est pas seulement française mais européenne ; lorsque de jeunes soldats allemands, certes fanatisés, ont assassinés lâchement des civils français.
Chaque guerre est meurtrière. Chaque conflit armé engendre la mort. Chaque affrontement sanglant met en deuil des nations entières.
Mais ce qu’ont subi les victimes d’Etreux, ce n’est pas la conséquence de la guerre seule. Ces hommes et ces femmes n’ont pas péri au combat dans l’enfer des premières lignes. Ils ne se sont pas trouvés sous les bombes. Ces hommes et ces femmes furent assassinés. Tués de sang-froid par d’autres hommes qui avaient voulu leur martyr. Tués par d’autres hommes, qui n’avaient plus rien d’humain.
Quoi de plus atroce, quoi de plus insoutenable que de voir ces êtres inqualifiables faire verser le sang, en guise de représailles, de la terreur indicible des habitants à la découverte du carnage ? Au sacrifice des suppliciés s’ajoutait l’effroyable deuil des survivants.
Etreux demeure une plaie dont les cicatrices sont toujours vives 72 ans après.
Parce qu’il est de notre devoir de ne pas oublier, je tenais à vous remercier, Monsieur le Maire d’Etreux, Monsieur le maire de la Neuville-lès-Dorengt cher Eric Petiau , pour avoir organisé cette cérémonie.
La commémoration du massacre du Gard d’Etreux est un rendez-vous important pour la mémoire, de notre Thièrache, de notre département et de notre région.
Cette commémoration est l’occasion de nous rassembler autour de la mémoire de nos morts, en consacrant un instant de notre temps à ce souvenir d’eux.
Mesdames et Messieurs, ressentons en cet instant tout ce qui nous unit. Notre mémoire fait partie de notre force collective, elle nous permet de tirer des leçons du passé les moyens de mieux nous prémunir des dangers présents et futurs. En cela, notre rassemblement n’est pas que symbolique, c’est aussi et surtout, parce que nous ne voulons pas que cela recommence et qu’il appartient aux générations prochaines de bâtir un monde où il n’y aura plus de massacre d’Etreux.
Il n’y a pas, je crois, de plus beau symbole pour continuer d’affirmer aujourd’hui notre aspiration à vivre libre et notre détermination à lutter contre toutes les formes de fanatisme.