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100 ans d’histoire : tout savoir sur le Pont de Vaux (Laon) !

Découvrez la storymap retraçant l’histoire de cet ouvrage iconique de la ville-basse laonnoise : des projets de 1921 à l’inauguration en 1926, des premiers travaux en 1952 à ceux de 2022/2023, vous saurez tout !

Pont de Vaux : fin de chantier !

Bonne nouvelle : la circulation est rétablie dans les deux sens sur le pont de Vaux. Lancés en avril 2022, les travaux ont permis la réfection de l’ouvrage laonnois, dans le respect de l’aspect architectural initial de 1926.

Il s’agit du plus gros investissement départemental sur un pont ses 20 dernières années : 3 475 000 € financés directement par le Département de l’Aisne pour un chantier de 4 320 000 € TTC (avec le soutien de l’Europe, la Ville de LAON “page officielle” et la SNCF

PONT DE VAUX : 3,47 M€ INVESTIS PAR LE DÉPARTEMENT

Après deux ans de travaux, le Pont de Vaux est de nouveau ouvert à la circulation ! Ce chantier d’envergure (4,32 M€) est la plus ambitieuse réhabilitation d’ouvrage d’art menée par le Conseil départemental depuis 20 ans.

C’est officiel, le Pont de Vaux est rouvert à la circulation ! Une bonne nouvelle pour tous les Laonnois, et plus largement les Axonais, qui empruntent nombreux cet axe stratégique de la ville préfecture. Si le pont n’a jamais présenté de risques structurels, certaines parties montraient des signes d’usures qui nécessitaient une réhabilitation en profondeur. L’occasion également d’adapter l’ouvrage d’art aux nouvelles modalités de transports, puisqu’une piste cyclable de 3 mètres de large, séparée de la chaussée principale, permettra désormais aux cyclistes d’emprunter le pont en toute sécurité, sans conflits d’usages avec les automobilistes ou les piétons.

« Pour le Conseil départemental de l’Aisne, maître d’ouvrage de l’opération, il s’agit de la plus ambitieuse réhabilitation d’un ouvrage d’art menée depuis plus de vingt ans » s’est félicité Nicolas Fricoteaux, président du Conseil départemental. Un projet également soutenu par l’Europe, la Ville de Laon et la SNCF. « Au-delà de la nécessaire intervention technique sur les dommages causés par le temps, le Conseil départemental, a également poursuivi, dans un dialogue avec les Architectes des Bâtiments de France, un objectif architectural consistant à rendre à l’ouvrage un aspect proche de celui d’origine, lors de sa mise en service en 1926. »

100 ans après la naissance du projet en 1923, le Pont de Vaux est comme neuf ! Et, on l’espère, reparti pour 100 ans de bons et loyaux services !

Pont de Vaux 1923-2023 : 100 ans d’histoire

Le Pont de Vaux, construction emblématique de l’Entre-deux-guerres inaugurée en 1926, fait peau neuve !

Un peu d’histoire

Le Pont de Vaux est une des constructions les plus emblématiques de l’entre-deux-guerres. Construit dans les années 1920, le passage supérieur en béton a marqué son époque par sa modernité et son élégance architecturale.

Les origines du projet remontent à la fin du XIX ^e  siècle, tandis que les habitants de Vaux se plaignent de la fermeture fréquente du passage à niveau de la rue de Crécy, sur la route nationale 2 reliant Laon à Maubeuge. L’important trafic ferroviaire génère de longues fermetures des barrières et d’interminables attentes. Sans compter les risques d’accidents entraînés par des chevaux apeurés par le vacarme des trains… Les solutions proposées alors sont peu adaptées, trop coûteuses, et ne verront jamais le jour…

La Première Guerre mondiale laisse la ville sinistrée, et le nouveau maire de Laon, Léon Nanquette, lance un ambitieux plan d’aménagement et d’extension de la ville. Le projet, confié à l’architecte Charles Abella, inclut la fermeture du passage à niveau de Vaux.

En 1921, la Compagnie du Nord propose deux projets radicalement différents : soit un passage inférieur (souterrain), soit un passage supérieur. Le premier est écarté en raison de problèmes potentiels d’inondations. Le second est privilégié pour sa facilité de circulation et son esthétique.

Entre 1921 et 1923, plusieurs projets sont proposés et ajustés en collaboration avec la municipalité et Charles Abella. Le projet définitif est approuvé en 1923, comprenant le passage supérieur, un chemin d’accès parallèle et en bordure des voies, ainsi qu’un passage souterrain entre les quais à voyageurs. L’investissement total est de 5,5 millions de francs.

La construction du passage supérieur est confiée à l’entreprise Limousin, sur la base des plans de l’ingénieur Louis Cambournac et de la conception en béton armé d’Eugène Freyssinet, également ingénieur.

Le pont suspendu mesure 86,90 mètres de long sur 12 mètres de large. Il est divisé en quatre travées, dont les deux centrales, de 34 mètres de long, sont séparées par une pile centrale de 21 mètres de hauteur sur 3 mètres d’épaisseur. Du côté de Vaux, le passage est précédé d’un viaduc également en béton armé, de 120 mètres de long.

Le Pont de Vaux est officiellement inauguré le 10 octobre 1926, le même jour que le monument aux Morts de la ville, par le ministre des Travaux Publics, André Tardieu.

Extrait des “TABLETTES DE L’AISNE” du jeudi 14 octobre 1926

[…]Dès que la voiture ministérielle paraît, l’Harmonie attaque la « Marseillaise ». Les autorités descendent d’autos et s’avancent vers le ruban tricolore qui barre le pont.

M. Nanquette prononce l’allocution ci-après :

« Votre présence, M. le Ministre, est un précieux encouragement. Notre région a été bien cruellement éprouvée, mais grâce à son travail, elle se relève et renaît à la vie. Cet ouvrage réalisé avec la collaboration de la Compagnie du Nord, marque une des étapes de sa résurrection. Il est en quelque sorte le trait d’union entre la ville ancienne, la ville haute, et la ville moderne, cette cité des Cheminots dont les maisons s’élancent à la conquête de la campagne. Nous vous remercions, M. le Ministre, très sincèrement et du fond du cœur d’être venu. Je vous invite suivant le rite à couper le ruban et à inaugurer le pont. »

M. le Ministre, après avoir remercié M. Nanquette des paroles de bienvenue qu’il vient de lui adresser, dit combien il admire le magnifique effort qui a été fait par la population pour le relèvement de ses ruines.

« L’Aisne, dit-il, a été un des départements les plus atteints par la guerre et l’on reste émerveillé de ce qui a été fait. Je suis un spectateur attentif de ce qu’il reste à faire. Il y a des lacunes à combler. Je m’efforcerai de les combler, car je tiens surtout à rester dans le domaine du réel. C’est avec joie et une grande fierté de Français que je vais, suivant le rythme traditionnel livrer ce pont à sa circulation. »

Puis le ruban tricolore barrant le pont est coupé par le Ministre.

Le pont est ouvert.

2022-2023 : un pont totalement réhabilité

Les travaux du Pont de Vaux concernent les deux ouvrages qui le composent: le pont-route qui surplombe les voies ferrées ainsi que l’ouvrage départemental courbe (assimilable à un viaduc). Ces deux ouvrages forment le “Pont de Vaux” et permettent à la route départementale n° 967 de franchir, du nord au sud, les voies ferrées de la ligne Reims-Laon, le boulevard Gras Brancourt ainsi que la place Victor Hugo.

Le Département de l’Aisne a été désigné maître d’ouvrage unique des études et des travaux de réparation et de mise en valeur du Pont de Vaux par le biais d’une convention tripartite établie entre le Département, la SNCF et la Ville de Laon. La maîtrise d’œuvre a été confiée à un bureau d’études privé.

Caractéristiques de l’ouvrage d’art

Pont-route

Il s’agit d’un pont en béton armé, à tablier suspendu par arcs et suspentes, reposant sur une pile centrale haute, deux piles intermédiaires basses, et deux piles-culées. Le tablier est constitué de deux poutres latérales en béton armé, reliées par des pièces de pont, sur lesquelles repose un hourdis béton. Les poutres de rives sont surmontées d’un parapet ajouré en béton armé et les piles d’un support de lampadaire. 

L’ouvrage présente les principales caractéristiques suivantes :

• Longueur totale : 90,10 m

• Largeur utile : 12 m

• Largeur chaussée : 8 m entre fils d’eau

• Largeur trottoirs : 2 m bordure comprise

Viaduc d’accès 

Il s’agit d’un pont en béton armé, avec poutres reposant sur trente-deux piles et une pile-culée. Dans les six premières travées, les 2 files centrales sont reliées par un hourdis en partie inférieure, formant un caisson. Les dispositifs d’appui sont de type section rétrécie Freyssinet. Le hourdis béton initial possède une dalle supérieure de renforcement. Le tracé en plan est en alignement droit sur les deux premières travées en partant du bas de la rampe, et le reste de l’ouvrage est courbe avec appuis rayonnants. Les poutres de rives sont surmontées d’un parapet ajouré en béton armé, et une pile sur deux d’un support de lampadaire.

L’ouvrage présente les principales caractéristiques suivantes :

• Longueur totale développée à l’axe : 121 m

• Largeur utile : 12 m

• Courbe de rayon : 60 m

• Pente longitudinale de 3,5 % dans la partie courbe et de 4,5 % dans la partie droite

• Largeur chaussée : 7,90 m entre bordures chasse-roues

• Largeur trottoirs : 2 m bordure comprise

État de l’ouvrage

 Pont-route

Une inspection détaillée, réalisée par la SNCF en 2013, conclut à un assez bon état de l’ouvrage, à l’exception de :

• Quelques zones ponctuelles d’épaufrures de béton avec fers apparents corrodés (about d’entretoises)

• Forte fissuration, décollement d’enduit et épaufrures importantes (arcs et suspentes), peinture qui retient l’humidité.

Une visite intermédiaire réalisée en 2016 confirme des épaufrures importantes et fers apparents en sous-face.

Viaduc d’accès

Une inspection détaillée, réalisée par le bureau d’études EDIS en 2018, conclut à un état général passable, avec évolution lente des dégradations dues aux infiltrations d’eau (présence de stalactites en intrados, armatures apparentes). A l’issue de ces évaluations, le viaduc a été classé 2E à l’IQOA justifiant ainsi les réparations à court terme.