đ° Il y a 80 ans, aprĂšs avoir relancĂ© leur offensive sur lâAisne le 7 juin dans la journĂ©e, les Allemands parviennent Ă installer des tĂȘtes de pont Ă Pommiers, Venizel et Missy-sur-Aisne. Le 8 juin au lever du jour, alors que les Bretons du 71e rĂ©giment dâinfanterie et les chasseurs alpins de la 7e demi-brigade contre-attaquent entre Acy et la ferme du Mont de Soissons, les Allemands passent Ă lâassaut Ă lâOuest et remontent les pentes boisĂ©es des ravins de Vaux et de Pernant. Ă Soissons les lĂ©gionnaires du 12e rĂ©giment Ă©tranger dâinfanterie dĂ©fendent lâAisne tandis que ceux du 23e rĂ©giment de marche de volontaires Ă©trangers rĂ©sistent Ă Pernant, Saconin-et-Breuil et Missy-aux-Bois malgrĂ© la pression des bombardiers en piquĂ© allemands. âïž Ces derniers subissent de lourdes pertes cependant car lâaviation de chasse française effectue plusieurs sorties, tandis que les bombardiers français attaquent sans relĂąche les forces allemandes. DĂ©bordĂ©e aprĂšs une journĂ©e de combats intenses durant laquelle on recense 639 hommes « Morts pour la France » dans lâAisne, lâarmĂ©e française dĂ©croche dans la soirĂ©e vers la forĂȘt de Retz et la vallĂ©e de lâOurcq sous une chaleur accablante.đ«đ·
Le 9 juin Ă lâaube, lâĂ©tat-major allemand Ă©tend son offensive de la vallĂ©e de lâAisne Ă la Champagne picarde. Utilisant un brouillard artificiel, les fantassins allemands traversent la riviĂšre et progressent rapidement vers Roucy par le bois de Gernicourt. De Bourg-et-Comin Ă NeufchĂątel-sur-Aisne, les troupes françaises se dĂ©fendent pourtant avec bravoure mais sont dĂ©bordĂ©es par la supĂ©rioritĂ© numĂ©rique et aĂ©rienne de leurs adversaires. Lâancien SecrĂ©taire dâĂtat aux sports et aux loisirs du Front Populaire LĂ©o Lagrange en sera lâune des victimes, mortellement blessĂ© Ă Ăvergnicourt. Dans le reste du dĂ©partement les troupes allemandes reprennent leur progression vers le sud, ralenties par endroits par la rĂ©sistance opiniĂątre des soldats français, comme Ă la ferme de Pouy Ă Mortefontaine oĂč un bataillon du 9e zouaves tient tĂȘte Ă toute une division allemande pendant vingt-quatre heures. Dans la soirĂ©e les Allemands sont dĂ©jĂ au sud de FĂšre-en-Tardenois tandis que câest dĂ©sormais sur la Marne et la Vesle que se reportent les espoirs français de retarder lâavance allemande.
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Le 10 juin, alors que lâon apprend lâentrĂ©e en guerre de lâItalie aux cotĂ©s de lâAllemagne, les avant-gardes de la Wehrmacht traversent Villers-CotterĂȘts et pĂ©nĂštrent dans ChĂąteau-Thierry, atteignant la Marne sans pouvoir la franchir, les ponts ayant Ă©tĂ© dĂ©truits. RĂ©duite Ă deux divisions dâinfanterie renforcĂ©es des dĂ©bris des unitĂ©s qui ont combattu sur lâAilette et lâAisne, la 6e armĂ©e française oppose Ă nouveau une ferme rĂ©sistance, mais ne peut empĂȘcher les fantassins allemands de percer le lendemain entre Gandelu et Veuilly-la-Poterie dâune part, et Ă ChartĂšves et ChĂąteau-Thierry sur la Marne dâautre part : lâespoir dâun miracle de la Marne sâĂ©vanouit tandis que Paris est dĂ©clarĂ©e ville ouverte. Le 12 juin, ce quâil reste des dĂ©fenseurs de la Marne est assailli Ă Viffort, Artonges, Viels-Maisons, et se replie en combattant. Le 13 juin, les troupes françaises qui tenaient encore entre CondĂ©-en-Brie et La Chapelle-Monthodon se replient vers le sud-est, actant la fin de quatre semaines de combats sur le territoire axonais. Câest dĂ©sormais sur le territoire national que la lutte se poursuit, tandis que, dĂšs le lendemain, les troupes allemandes entrent dans Paris.
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